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Un programme d’excellence international

Le 13 août 2025, l’ambassadrice du Royaume-Uni, Alyson King, a échangé avec des étudiants de l’Université Marien-Ngouabi pour présenter la bourse Chevening 2026-2027, programme britannique destiné à former des leaders capables de stimuler le développement socio-économique de leur pays.

Chevening finance un master d’un an dans n’importe quelle université britannique, couvrant frais de scolarité, billet d’avion aller-retour et allocation mensuelle. Depuis 1983, plus de 60 000 anciens boursiers forment aujourd’hui un réseau influent présent sur tous les continents.

Cette prise en charge intégrale réduit considérablement les obstacles économiques qui freinent souvent la mobilité académique des Congolaises et Congolais, tout en offrant un accès direct aux outils méthodologiques les plus récents et à l’environnement multiculturel propre aux campus britanniques.

Un atout pour la jeunesse congolaise

À Brazzaville, de nombreux étudiants voient dans Chevening un accélérateur de carrière. « C’est l’unique bourse qui exige un retour au pays, ce qui garantit la circulation des compétences », analyse le sociologue Pascal Oba, spécialiste des mobilités académiques.

L’obligation de séjour de deux ans au Congo après le diplôme s’inscrit dans la logique nationale de renforcement du capital humain, priorité affichée dans le Plan national de développement 2022-2026.

Plusieurs anciennes bénéficiaires, telles que la juriste Raïssa Makosso, assurent que l’expérience britannique leur a permis d’initier des projets de leadership féminin en partenariat avec des ONG locales et des associations de quartiers.

Processus de sélection et critères d’éligibilité

Les candidatures, ouvertes du 5 août au 7 octobre 2025, se font exclusivement en ligne et en anglais. Le portail officiel intègre désormais une assistance alimentée par intelligence artificielle, capable de répondre aux questions en temps réel.

Pour être éligible, le candidat doit justifier d’un diplôme de licence, d’au moins deux années d’expérience professionnelle et d’un niveau d’anglais attesté par un test reconnu. Aucun plafond d’âge n’est fixé, critère apprécié dans un pays où les carrières sont parfois tardives.

Les postulants sélectionnent jusqu’à trois universités britanniques et rédigent quatre réponses de motivation détaillant leadership, impact communautaire, réseau professionnel et projet d’études. « Les évaluateurs recherchent de la clarté et une logique de retour sur investissement social », rappelle la conseillère académique Ruth Kalanga.

Le processus comprend une présélection sur dossier, suivie d’entretiens virtuels menés par des panels d’anciens boursiers et de diplomates. Les questions portent sur la cohérence du parcours, l’impact envisagé au Congo et la compréhension des enjeux internationaux actuels.

Le rôle de l’ambassade à Brazzaville

L’ambassade du Royaume-Uni ne participe pas à la sélection finale, gérée à Londres par le secrétariat Chevening. Elle se concentre sur la sensibilisation, multipliant ateliers, webinaires et visites d’établissements pour améliorer la qualité des dossiers congolais.

Le budget mondial de Chevening avoisine 90 millions de livres sterling par an, fourni par le Foreign, Commonwealth and Development Office et des partenaires privés. Cette synergie public-privé garantit la durabilité du programme malgré les fluctuations économiques internationales.

Cette année, Mme King vise une hausse notable des candidatures francophones. Selon elle, la maîtrise de l’anglais n’est plus un frein insurmontable : « Les cours en ligne gratuits et les clubs de conversation à Brazzaville permettent de progresser rapidement ».

L’équipe diplomatique insiste aussi sur la diversité sectorielle. Ingénierie, santé publique, agriculture durable ou entrepreneuriat culturel sont fortement encouragés, afin de répondre aux axes stratégiques de développement du Congo et aux ambitions de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

Perspectives pour les femmes congolaises

Pour l’Observatoire national congolais des violences faites aux femmes, la bourse constitue un levier essentiel d’autonomisation. L’accès à un cursus international renforce les compétences, mais aussi la confiance, souvent mise à l’épreuve par les discriminations de genre sur le marché du travail.

Selon les données de la Banque mondiale, seules 29 % des jeunes Congolaises suivent un cycle d’enseignement supérieur. Un financement extérieur comme Chevening réduit la dépendance financière et permet d’envisager des disciplines scientifiques encore perçues comme masculines.

La sociologue Élodie N’Soukou note que les anciennes boursières deviennent souvent des mentors et créent un effet d’entraînement. « Une lauréate inspire en moyenne cinq nouvelles candidates en trois ans », estime-t-elle, soulignant l’impact multiplicateur du programme.

À leur retour, les diplômées intègrent la Chevening Alumni Association of Congo, plateforme où se croisent ministres, chefs d’entreprise et responsables associatifs. Des conférences trimestrielles y sont organisées autour de thèmes comme la gouvernance inclusive et l’innovation numérique.

Au-delà des trajectoires individuelles, l’égalité de genre bénéficie à l’économie nationale. Le ministère du Plan rappelle qu’une hausse de 1 % du taux d’emploi féminin peut augmenter le PIB de 0,2 %. La bourse s’inscrit ainsi dans une dynamique inclusive et profitable.

Un horizon ouvert

En misant sur Chevening, les jeunes Congolaises et Congolais disposent d’une passerelle vers des compétences recherchées, un réseau mondial et une vision nouvelle de la coopération. Les candidatures de 2025 permettront de préparer, dès 2026, une génération apte à accompagner les priorités nationales.

L’enjeu dépasse la formation individuelle : il s’agit d’installer durablement une culture de l’excellence et du service public. Les candidatures sont ouvertes ; aux aspirants leaders de saisir cette occasion et de faire rayonner le Congo sur la scène internationale. Le compte à rebours est lancé; chaque candidature peut changer des vies.