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Un lancement calé sur la fête nationale

La très attendue parution de « Culture ou cultures d’entreprise » de Milie Théodora Miéré interviendra le 14 août, veille du 65e anniversaire de la souveraineté congolaise. Ce choix renforce la portée symbolique d’un ouvrage qui interroge les transformations sociétales au-delà des frontières.

L’observatoire national congolais des violences faites aux femmes salue cette initiative qui met en lumière une experte franco-congolaise et rappelle que la visibilité des chercheuses demeure un impératif pour faire progresser l’égalité. L’évènement s’inscrit dans l’agenda culturel et scientifique de la diaspora.

Définir la culture d’entreprise au XXIe siècle

Milie Théodora Miéré propose un retour méthodique sur l’essor de la notion de culture d’entreprise dans les années 1980. Selon l’autrice, comprendre cette généalogie permet d’analyser la construction des identités professionnelles dans un monde où les organisations multiplient les codes symboliques.

L’étude explore comment les valeurs, rites et représentations façonnent la relation entre l’entreprise, ses clients et un environnement numérique mouvant. Loin d’une célébration naïve du management, l’ouvrage décrypte les tensions que génèrent les mutations technologiques et la demande accrue de transparence organisationnelle.

La perception des salarié·e·s au cœur du changement

À travers des entretiens conduits au sein de groupes français et congolais, l’autrice observe que les salarié·e·s n’adhèrent pas de façon mécanique aux messages institutionnels. « La transmission des valeurs doit être dialogique, voire négociée », relève-t-elle, soulignant la nécessité d’une communication contextualisée.

Itinéraire d’une universitaire engagée

Docteure en sciences de l’information et de la communication, maîtresse de conférences HDR à l’Université de Versailles-Paris-Saclay, Milie Théodora Miéré dirige des recherches au Larequoi. Son expertise connecte management, réseaux numériques et sociologie des organisations, trois champs cruciaux pour l’emploi féminin.

Depuis 2022, elle a publié sept ouvrages, dont quatre hommages parentaux. Son livre de 2024 sur la mobilisation par la téléphonie a déjà nourri des débats à Brazzaville. Sa trajectoire illustre la contribution croissante des diasporas féminines à la réflexion académique.

Enjeux pour les femmes congolaises

Le concept de culture d’entreprise soulève des défis spécifiques pour les travailleuses congolaises. Beaucoup évoluent dans des structures où la hiérarchie reste fortement marquée. L’analyse de Miéré offre des outils pour repenser la place des femmes dans la gouvernance et la négociation des normes.

Audrey Biloa, sociologue à l’Université Marien Ngouabi, observe que « la diffusion d’une culture inclusive passe par la reconnaissance des compétences féminines ». L’ouvrage vient soutenir les programmes nationaux de renforcement du leadership des femmes, alignés sur les orientations des autorités publiques.

Un écho aux priorités nationales

L’engagement en faveur d’une économie diversifiée, tel que rappelé lors des dernières assises gouvernementales, requiert une modernisation managériale. En ce sens, le livre de Miéré s’inscrit dans la dynamique de réforme continue visant l’efficience et l’ouverture de l’appareil productif congolais.

Les recommandations de l’autrice encouragent la formation continue, la digitalisation responsable et l’alignement des valeurs internes sur la responsabilité sociétale. Ces axes correspondent aux orientations des ministères en charge de la promotion féminine et du développement industriel, soucieux d’innover sans rupture brutale.

Dialogue diasporique et retombées locales

Le lancement parisien ne se veut pas un événement éloigné des réalités congolaises. Un webinaire, prévu le 20 août, réunira entrepreneures de Pointe-Noire et étudiantes de l’ENAM pour discuter des bonnes pratiques. La transmission des savoirs académiques vers le terrain s’y jouera.

Vers une culture d’entreprise inclusive

S’appuyant sur les conclusions de Miéré, plusieurs entreprises publiques envisagent de réviser leurs chartes internes pour intégrer des indicateurs de genre. Une démarche pilote sera conduite dans le secteur énergétique, souvent considéré comme masculin, avec l’appui des partenaires sociaux et des autorités compétentes.

À terme, il s’agit de construire une culture d’entreprise qui protège l’intégrité des femmes, valorise leurs trajectoires et renforce la cohésion sociale. Le livre rappelle que la compétitivité n’est viable que si l’humain demeure au centre des stratégies, un principe partagé par notre observatoire.

Dynamique de changement durable

En retraçant l’évolution des représentations, Milie Théodora Miéré montre que la culture d’entreprise n’est jamais figée. Ses analyses invitent à conjuguer mémoire collective et créativité pour accompagner la croissance. Le timing, à la veille du 15 août, fait résonner cet appel avec l’histoire nationale.

Les chercheuses congolaises confirment ainsi leur rôle stratégique dans la modernisation du tissu socio-économique. Leur voix, audible et documentée, contribue à un avenir où l’égalité des chances s’enracine dans les pratiques quotidiennes. L’ouvrage de Miéré ouvre une voie, à nous de l’emprunter.