Alliance stratégique médias-entreprises au Congo
Mercredi 27 août 2025, Brazzaville a accueilli la signature d’un partenariat stratégique entre le Groupe national de presse La Nouvelle République et le Congrès des chefs d’entreprises du Congo. L’accord, placé sous la supervision d’Antoine Ethai Oviebo, associe puissance médiatique et tissu entrepreneurial.
Selon le protocole signé, l’objectif consiste à conjuguer innovation, transparence et visibilité pour les sociétés congolaises. Un principe de reporting régulier et d’accompagnement éditorial est prévu, de manière à refléter les mutations économiques tout en consolidant le rôle du média comme interface entre acteurs publics et privés.
« Vous êtes un vecteur de démocratie, de transparence et de cohésion sociale, un relais indispensable entre les institutions, les entreprises et la société civile », a rappelé Paul Nestor Mouandzibi Ndinga, président du CCEC, soulignant le caractère systémique de la coopération.
Pour La Nouvelle République, la convention s’inscrit dans une stratégie d’expansion déjà amorcée. Le directeur général, Anasth Wilfrid Mbossa, a insisté sur le caractère gagnant-gagnant de l’initiative, estimant que la complémentarité des compétences créera un cadre propice au développement durable du pays.
Visibilité accrue pour l’entrepreneuriat féminin
Au-delà des chiffres macroéconomiques, la question de la participation des femmes entrepreneures occupe une place centrale. Les enquêtes du ministère du Plan montrent que plus d’un tiers des petites entreprises urbaines sont dirigées par des femmes, mais leur accès à l’information économique demeure fragmentaire.
En associant un puissant groupe de presse, le CCEC espère réduire cette asymétrie. La médiatisation ciblée de success-stories féminines et la diffusion régulière de données sectorielles devraient favoriser une représentation plus équilibrée des performances, tout en inspirant les jeunes diplômées à tenter l’aventure entrepreneuriale.
Des modules de formation, annoncés dans l’annexe technique du contrat, porteront sur la communication digitale, la gestion de la réputation en ligne et la culture financière. Ils seront ouverts prioritairement aux dirigeantes de PME, à Brazzaville comme dans les chefs-lieux départementaux.
La Nouvelle République, un média en mutation numérique
Créée par décret le 9 novembre 1998, La Nouvelle République résulte de la fusion de Mweti, Congo Magazine et Le Stade. Le groupe a depuis entamé sa transition numérique avec une édition web, une télévision en ligne et une présence constante sur les réseaux sociaux.
Cette évolution technologique a renforcé la capacité du média à toucher les populations féminines, souvent connectées via smartphone. La diffusion de contenus adaptés, du reportage économique court à l’infographie, permet déjà d’augmenter l’audience féminine de 18 %, selon des statistiques internes.
A. W. Mbossa rappelle que « dans cette signature, il n’y a pas de perdant ». Son propos traduit la volonté de bâtir des chaînes de valeur informationnelles où chaque partie capitalise sur l’expertise de l’autre. Les rédactions travailleront avec des experts sectoriels pour garantir l’exactitude des données.
Le CCEC, un réseau engagé pour l’équité professionnelle
Le Congrès des chefs d’entreprises du Congo réunit plus de 250 sociétés issues des secteurs minier, agroalimentaire, numérique et services. Sa charte interne consacre un quota de 30 % de sièges dédiés aux entrepreneures, reflétant un engagement progressif vers l’égalité professionnelle.
En intégrant un volet médiatique, le CCEC espère accélérer la diffusion des bonnes pratiques managériales. Les études comparatives menées par son unité de veille montrent que la visibilité médiatique augmente de 12 % la capacité à lever des financements sur le marché local.
Le partenariat comporte également un observatoire conjoint des indicateurs de performance. Les données agrégées, anonymisées, seront publiées trimestriellement, offrant une base empirique pour les chercheurs en sciences sociales et pour les décideurs souhaitant suivre l’évolution de la participation féminine à l’économie formelle.
Impacts sociétaux et prochaines étapes
Sur le plan sociétal, l’accord s’inscrit dans la dynamique nationale de diversification économique portée par le Plan national de développement 2022-2026. Les autorités encouragent les synergies privés-publics capables de générer de la valeur tout en consolidant la cohésion sociale.
Le rapprochement entre média et patronat pourrait ainsi devenir un modèle reproductible pour d’autres secteurs, notamment l’économie solidaire et l’agro-écologie, où la main-d’œuvre féminine est majoritaire. L’existence d’un outil de communication crédible renforce la confiance des bailleurs internationaux.
À court terme, les signataires prévoient une campagne intitulée « Innovatrices du Congo », destinée à mettre en lumière dix dirigeantes inspirantes. La série de portraits sera diffusée simultanément sur papier, télévision en ligne et réseaux sociaux, assurant une large couverture.
Cette démarche illustre la conviction partagée que la visibilité favorise l’équité en matière d’opportunités économiques. Pour les observateurs présents, l’alliance entre La Nouvelle République et le CCEC représente donc un jalon significatif, sinon décisif, dans l’articulation médias-entreprises au service du progrès inclusif.
La prochaine étape consistera à impliquer les organisations de défense des droits des femmes, dont l’Observatoire national congolais des violences faites aux femmes, afin de garantir une approche véritablement inclusive.
